

Chaque année, Emeline choisit une activité sportive dans laquelle s’épanouir. En 2013, elle chute de la poutre en compétition de gym : « Les opérations successives me laissent des séquelles. » Après une période compliquée, elle s'inscrit dans un club de paranatation. « Ce sont mes premiers pas dans le handisport. En 2015, après deux médailles aux Jeux européens de la jeunesse, je décide de rejoindre le Pôle France à Vichy. » En 2021, après des Jeux paralympiques difficiles et un sentiment intense de solitude, Emeline fait le pari de rejoindre un club valide. « Mon handicap me permet de m’entraîner avec les valides, j’avais besoin de me mettre dans le dur. » Le staff et le groupe découvrent avec elle la paranatation qui aujourd’hui s’y développe.

« Mes valeurs, et le fait de nager en restant moimême » : une ligne de conduite qui guide chacun de ses choix. Son objectif est clair : « Monter sur la boîte à Paris. » De ces Jeux de Paris, Émeline Pierre retient trois émotions fortes – même si, bien sûr, « la médaille d’or est au-dessus du reste ». Tout d'abord, le lien avec son entraîneur, d’une puissance rare. « Il m’a transmis une sérénité incroyable. La veille de la course, il n’avait jamais été aussi confiant. La préparation était parfaite. Il m’a dit : “Il faut kiffer !” » Puis, le partage avec l’équipe : « La préparation à Brest, la finale avec Anaëlle Roulet, le dernier jour au Club France où on a décidé de défiler ensemble… On a été unis jusqu’au bout. » Et enfin, la ferveur du public : « J’entre dans la piscine avec le casque… puis je choisis de l’enlever. Je veux me nourrir des encouragements de mes proches. Sur le podium aussi, j’entends les gens chanter pour moi. C’était ma première Marseillaise… ».
Émeline sait ce qu’implique une année post-Jeux : « Ça s’anticipe, c’est toujours difficile ». L’émulation a mis du temps à redescendre : « Les sollicitations ne me dérangent pas. Rencontrer les gens, les écouter raconter leurs JOP les larmes aux yeux, ça donne du sens à ce que je vis. » En décembre, épuisée, elle s’accorde une pause en famille avant de retrouver l’envie de s’entraîner : « Je peux faire plus que conserver mon titre. » Côté pro, elle obtient son diplôme de psychomotricienne. Et un symbole fort : la piscine de Billère (64), où elle a appris à nager, porte désormais son nom. Gravée dans la pierre béarnaise, Émeline vise de nouveaux records, toujours avec le même état d’esprit : « souriante et pétillante ».
• 25 ans, née à Pau (64)
• Club : Cercle des nageurs de Brest
• Entraîneur : Steven Deyres
• Études de psychomotricienne
• Championne paralympique 2024 100m nage libre, médaillée de bronze 100m dos
• Triple médaillée mondiale
• Quadruple médaillée européenne
PHOTO : ©France Para_KMSP_Cédric Lecoq
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