

C'était au mois d'août 2021, à Silvaplana en Suisse. Les championnats du monde se déroulaient sur un lac assez petit, ce qui est assez inhabituel pour nous qui passons la plupart du temps en mer. C'était presque le seul grand rendez-vous de l'année parce que beaucoup de compétitions avaient été annulées à cause du Covid. Nous les Français, on est arrivés avec les crocs mais sans trop savoir où les autres en étaient. Pour moi, ça s'est super bien passé. Il y avait plus de 70 filles et j'ai obtenu mon billet pour la finale en terminant toutes les manches dans le top 3. Mais on a beau être fort pendant la semaine, tout se joue lors de la dernière course : il faut savoir garder de l'énergie pour la finale. J'ai pris un bon départ en mesurant les risques, une des concurrentes a chuté et j'ai pu prendre un peu d'avance sur deux Anglaises. Après, il suffisait de gérer même si on ne sait jamais ce qui peut arriver. C'était un grand soulagement de passer la ligne et aussi beaucoup de plaisir et de satisfaction.
En 2020, les planches classiques ont été remplacées par les planches à foil qui peuvent s'élever au-dessus de l'eau. Les JO de Tokyo ont été les derniers à se disputer sur des planches classiques. Comme je n'ai pas été sélectionnée, j'en ai profité pour me familiariser avec ces nouvelles planches. J'ai passé beaucoup d'heures sur l'eau ! Quand on passe d'une planche qui glisse à une planche qui "vole", il faut tout réapprendre : la technique, puisqu'on évolue maintenant dans trois dimensions, mais aussi la stratégie, les trajectoires. Ça m'a vraiment motivée parce qu'il y avait plein de choses à découvrir et une grosse marge de progression pour tout le monde. Et puis les sensations de vitesse et de liberté sont décuplées. J'ai pris un peu d'avance sur les autres, ce qui m'a permis de faire de très bons résultats ces deux dernières saisons : deux victoires en Coupe du monde, un titre de championne du monde, puis de championne d'Europe et enfin les Jeux Méditerranéens ! Mais je sens que mon avance est en train de se réduire car tout le monde s'entraîne à fond.


Je vais à Brest avec l'ambition de conserver mon titre. C'est la dernière grosse compétition de la s aison et pour l'instant, ça s'est plutôt bien passé pour moi ! En plus, ça se passe chez nous, sur le plan d'eau où l'on s'entraîne toute l'année avec le Pôle France, ce qui est un gros avantage. Et puis il y aura mes proches et les personnes qui travaillent avec moi, ça me donne encore plus d'envie et de motivation. Ce championnat du monde à la maison, c'est un peu un avant-goût des JO de Paris. Tout le monde rêve d'y aller mais il n'y aura qu'une seule Française et qu'un seul Français sélectionnés. Nous sommes une nation très forte avec beaucoup d'athlètes dans le top 10 mondial et la place est chère. C'est aussi ce qui fait la beauté des Jeux pour nous.
Il y a deux ans, la planche à voile utilisée lors des compétitions olympiques, baptisée RS:X, a été remplacée par le modèle iQFoil. Une vraie révolution puisque ces nouvelles planches sont équipées d'un foil : une sorte d'aileron, placé sous la planche, qui lui permet de s'élever au-dessus de l'eau dès que la vitesse du vent passe au-dessus de 13 km/h. Exactement comme les voiliers modernes. Avec cette nouvelle technologie, les véliplanchistes atteignent rapidement des vitesses très élevées, jusqu'à 55 km/h. Mais l'équilibre est aussi beaucoup plus précaire, ce qui rend les courses encore plus spectaculaires !
PHOTOS : ©FLORENT-PERVILLE - OMIA
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