

Le roller derby est né aux États-Unis dans les années 1930. À l'époque, la mode est aux courses d'endurance en patins à roulette : pendant des heures, les participants tentent d'accomplir un maximum de tours de piste. Très vite, on se rend compte que c'est beaucoup plus drôle si on les autorise à se bousculer, à se bloquer, ou à se pousser en dehors de la piste ! Ainsi est né le roller derby. Il connaît un grand succès pendant de longues années puis tombe peu à peu dans l'oubli. En 2000 à Austin (Texas), une bande de filles relance le roller derby. Grâce à internet, le sport se propage rapidement dans de nombreux pays, dont la France en 2009, où on compte aujourd'hui une centaine d'équipes.
Le roller derby est longtemps resté un sport exclusivement féminin et les pratiquantes ont créé tout un état d'esprit autour du track (la piste) : de l'humour (avec les surnoms donnés à chaque joueuse), de la débrouille, de l'autonomie, de la solidarité et surtout, des liens très forts entre les joueuses. "C'est un sport où tout le monde peut trouver sa place et où l'on s'investit pleinement dans l'organisation et dans le groupe, ce qui procure des émotions intenses en dehors de la piste", résume Charlotte Beugnet, alias "Chab", responsable de la commission roller derby à la Fédération française de roller et skateboard.
Sur une piste ovale, appelée track, deux équipes de 5 joueuses s'affrontent sur des patins à roulettes de type "quads". Elles sont composées chacune de quatre bloqueuses et d'une jammeuse. Pour marquer des points, la jammeuse doit dépasser les bloqueuses adverses un maximum de fois en réalisant des tours de piste. Les bloqueuses doivent l'en empêcher, tout en dégageant le chemin pour leur propre jammeuse. Un principe simple mais qui donne lieu à des stratégies très complexes et à de belles empoignades à haute vitesse !
Que l'on soit rapide, agile, grande ou puissante, tous les profils sont utiles dans une équipe de roller derby. Il faut aussi une bonne vision du jeu et beaucoup de communication entre les joueuses pour contrer les stratégies adverses. Les phases de jeu très intenses sont scrutées par pas moins de 18 arbitres !

J'ai commencé vers l'âge de 13 ans à Auxerre, directement dans une équipe d'adultes où jouait mon père. On a pris soin de moi et on m'a fait confiance, puis j'ai rencontré Nino lo Squalo, coach de la première équipe de France juniors, qui m'a nommée capitaine pour le premier match de cette équipe contre la Team Europe. Malheureusement, nous n'avons pas pu disputer la Coupe du monde juniors prévue l'an dernier au Canada à cause du Covid. Désormais, je joue avec les Flèches Revêches de Dijon.
L'esprit de tolérance, d'écoute, l'ouverture d'esprit. C'est comme une grande famille où tout le monde trouve sa place, ce qui m'a beaucoup aidé quand j'étais plus jeune. On peut se créer le personnage qui nous convient, affirmer son identité. Et puis il y a beaucoup de folklore et d'humour. On rencontre des gens très différents mais on redevient tous des enfants sur la piste.
C'est un sport très stratégique, où il faut jouer avec les règles et inventer en permanence de nouvelles choses. Il faut aussi savoir s'adapter et improviser car il y a de l'action dans tous les sens. Et surtout, faire preuve d'esprit collectif : une jammeuse n'est rien sans ses bloqueuses. C'est aussi un sport de contacts et on adore avoir des bleus, ils font notre fierté! Le moment que je préfère, c'est quand on se place derrière la ligne avant le match : l'adréanaline monte et le temps semble suspendu…
PHOTOS : ©Cédric Hervaud
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