Qu’est-ce qui t'a amené à faire du motocross ?

Mon père faisait de la moto. Tout petit, j’ai commencé à rouler et j’ai décroché des titres. A l’époque du collège, j’étais déjà sportif de haut niveau. Mon quotidien était rythmé par le sport et les performances.

En 2010, tu as perdu l’usage de tes jambes dans un accident. Qu’est-ce que ça a changé dans ton rapport au sport ?

Après un tel choc, on relativise beaucoup. Avant, un week-end de mauvais résultats pouvait être désastreux pour le moral. Aujourd’hui, je me dis que ce n’est pas la fin du monde. Quand on est jeune, on se met la pression. Mais avoir ses deux bras et ses deux jambes, c’est déjà extraordinaire ! La santé, c’est ce qu’il y a de plus important.

Ensuite, tu t'es mis à la natation. Pourquoi ?

J’aime le fait que dans l’eau, on voit d’abord l'athlète. Le handicap n’apparaît que quand on sort de l’eau. J’avais besoin de prouver que je pouvais devenir un champion malgré un handicap. Ça a été un beau rebond.

« Peu importe votre milieu, votre culture, dans la vie tout est possible ! Quand on a vraiment envie, on y arrive ! »

A quel moment t'es-tu intéressé de nouveau au motocross ?

En 2022, je suis allé voir le départ de l’Enduro au Touquet (une course de moto sur le sable). Ça avait toujours été un regret de n’avoir pu y participer. J’ai monté un projet, qui s’appelle #JePeux2024. On a développé une moto électrique qui me permet de passer les vitesses au guidon et qui est plus basse que les autres afin que je trouve mon équilibre.

Et en février, on a réussi l’impossible : j’ai fini deuxième, au milieu de 1300 motards valides.

Pourquoi cette envie de challenger les valides ?

J’aime être comme avant, me dire que je peux essayer de faire les choses comme les autres. Mon message, c’est de dire que rien n’est impossible !

Pour en savoir plus :

Instagram : @axelalletru

Site internet : axel-alletru.com

PHOTOS : ©AXEL ALLETRU - MAXIME GAMBIER

Article paru dans Sporteen N°21 (Avril-Mai 2024)