Peux-tu nous expliquer ta discipline ?

Le trampoline olympique est très différent du trampoline des jardins. On rebondit sur une toile de quatre mètres sur deux. On doit enchainer dix figures acrobatiques en vingt secondes. Pour ma part je vais jusqu’aux triples salto et je monte à cinq mètres au-dessus de la toile. Les seniors peuvent aller à plus de sept mètres.

Quelles qualités sont nécessaires pour performer ?

C’est plus facile si on n’est pas trop grand pour tourner plus vite. Il faut de la rigueur, de la concentration et de l’abnégation : si on loupe un passage, on doit remonter et refaire. Physiquement, il faut de la puissance et du dynamisme. Faire du trampoline, c’est avoir la sensation de voler. En l’air, je suis seul avec mon acrobatie. Durant vingt secondes, j’oublie tout !

Assister aux épreuves olympiques de trampoline à Paris m’a donné un boost de motivation. J’ai vu tout le chemin qu’il me reste à parcourir, mais j’ai compris que c’était possible.

Quels sont tes objectifs ?

Cette saison, je voudrais me qualifier aux Championnats du monde junior (en novembre en Espagne), pour aller en finale et rêver à une médaille. La saison prochaine j'intègre le Pôle France d’Antibes. Je n’ai pas trop peur parce que j’aime ça. Ce sera sans doute bizarre de ne pas être avec ma famille chaque soir, mais il y aura les copains. Je suis prêt pour ça maintenant. L’objectif qui me motive sont les Jeux olympiques. En 2028, ce sera impossible, mais pourquoi pas dès 2032.

Quel est ton meilleur souvenir ?

C'est mon premier titre de champion de France. Une sensation indescriptible, inoubliable.

Un message pour les lecteurs de Sporteen : « Pour atteindre l’objectif que tu te fixes, persévère, aie confiance en toi. Ton entraînement doit rester un plaisir. »

Que fais-tu en dehors du trampoline et de l’école ?

Je suis passionné de sports automobiles. J’aime aussi passer du temps avec mes copains, je crois que c’est important.

Ta petite soeur fait aussi du trampoline, tu l’inspires ? Et toi qui t’inspires ?

J’essaie d’apporter à Faustine les petits conseils du grand frère, de l’aider, mais je ne sais pas si je l’inspire. Je suis là pour elle. Mon trampoliniste préféré est Ivan Ivanovich, double champion olympique, et aussi le Français Julian Chartier.

PHOTOS : © VINCENT PATEAU

Article paru dans Sporteen N°28 (Juin - Juillet 2025)