La découverte du ski de vitesse

Pauline Sabatut est originaire de Gèdre, un petit village au milieu des belles stations des Pyrénées. C'est d'ailleurs dans la station de Gavarnie-Gèdre qu'elle a découvert le ski de vitesse : « Je fais du ski depuis que j'ai deux ans et demi, j'ai toujours baigné là-dedans puisque mon père est dameur à Gavarnie (les gens qui préparent les pistes au volant de leurs grosses machines). Chaque année, on y organise le challenge Quiksilver, qui permet à des jeunes d'essayer le ski de vitesse. Je me suis dit : "Pourquoi pas ?" Et j'ai tout de suite adoré les sensations ! » Pauline a alors 14 ans et les organisateurs lui proposent de participer à ses premiers championnats de France Jeunes à Vars, dans les Hautes-Alpes. Elle termine troisième de la compétition, avec une vitesse de 137 km/h !

Un sport de précision

« La sensation de vitesse sur les skis, le vent qui vous passe à côté, c'est un truc de ouf ! », s'amuse Pauline. Mais il ne suffit pas de se laisser glisser pour aller vite : « C'est un sport très minutieux, qui demande beaucoup de préparation. On passe parfois plus de 5 heures à préparer nos skis en fonction de la température de la neige, de l'humidité et d'autres paramètres. » Pour aller le plus vite possible et ne pas tomber à haute vitesse, il faut aussi soigner sa position sur les skis : « Il faut rester bien gainée parce qu'avec les frottements et la vitesse, le moindre coup de vent ou juste une main mal placée peuvent déséquilibrer tout le corps. Il faut être très précis ! Pour l'instant je ne suis jamais tombée. Je touche du bois ! »

Prendre du plaisir

Un peu "tête brûlée" de nature, Pauline est aussi une fille très sérieuse, avec ou sans skis aux pieds. Aujourd'hui en terminale au lycée d'Argelès- Gazost, elle veut devenir infirmière et passer ses diplômes de monitrice de ski. Après son titre de championne du monde junior, décroché à Vars en février dernier, elle veut aussi « continuer à progresser et passer chez les grandes ». D'autant que le ski de vitesse pourrait faire son retour aux Jeux olympiques d'hiver dans les années qui viennent. Son record personnel est désormais de 155,77 km/h et le record du monde féminin chez les adultes de 254 km/h. Mais pour Pauline, l'essentiel est de continuer à prendre du plaisir : « C'est un sport très convivial, où tout le monde s'aide, se conseille. Et cette sensation de vitesse, on est obligé d'adorer quand on y a goûté ! »

PHOTOS : ©ANTOINE GARCIA - SKI TOY

Article paru dans Sporteen N°10 (juin - Juillet 2022)